Le féminicide est le meurtre d’une femme lorsque le mobile est le fait que cette personne est de sexe féminin.
Ce terme est apparu au Mexique à Ciudad Juarez où 4 000 femmes ont été tuées entre 1993 et 2003 avec un pic de plus de 3 000 meurtres en 2010. Ces femmes ont été toutes tuées de la même façon : enlèvement, séquestration, violences, viols, lacérations du visage, mutilations de leurs organes génitaux.
D’autres pays d’Amérique latine connaissent ce même type de meurtres : le Chili, le Costa Rica, la Colombie, Salvador, le Guatemala et le Pérou.
Face à l’ampleur du phénomène en 1994 au Brésil une Convention donne une définition juridique du féminicide :
Le terme "féminicide" se base sur la définition juridique de la violence faite à la femme, précisée à l’article 1er de la Convention de Belém do Pará (1994) : "on entend par violence contre la femme tout acte ou comportement fondé sur la condition féminine qui cause la mort, des torts ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychiques à la femme, aussi bien dans sa vie publique que dans sa vie privée".
Les pays dont le code pénal mentionne maintenant le féminicide sont le Chili, le Costa Rica, la Colombie, Salvador, le Guatemala, le Mexique et le Pérou (les meurtres de femmes sont plus sévèrement punis).
Dans certains pays d'Asie, en particulier la Chine, l'Inde, le Pakistan et l'Afghanistan, la naissance des filles est combattue.
Les crimes d'honneur sont généralement des féminicides.
En Inde, 8 093 cas de décès liés à la dot ont été rapportés en 200O, un nombre indéterminé de meurtres de femmes et de jeunes filles ont été faussement étiqueté «suicides» ou «accidents».
Viol dans le contexte des conflits
Des estimations prudentes indiquent que 20 000 à 50 000 femmes ont été violées pendant la guerre de 1992-1995 en Bosnie-Herzégovine, tandis qu'environ 250.000 à 500.000 femmes et jeunes filles ont été victimes de viol dans le génocide rwandais de 1994.
Entre 50 000 et 64 000 femmes dans les camps de personnes déplacées en Sierra Leone ont été agressées sexuellement par des combattants entre 1991 et 2001.
Dans l'est de la République démocratique du Congo, au moins 200 000 cas de violence sexuelle, impliquant surtout des femmes et des filles, ont été recensés depuis 1996 : les chiffres réels sont certainement beaucoup plus élevés.
La violence et les jeunes femmes
Dans le monde, jusqu'à 50 % des agressions sexuelles sont commises contre des filles de moins de 16 ans.
On estime que 150 millions de filles de moins de 18 ans ont subi une forme de violence sexuelle dans la seule année 2002.
La première expérience sexuelle de quelque 30 % des femmes a été forcée. Le pourcentage est encore plus élevé chez celles qui ont moins de 15 ans.
Dans les pays en développement, à l’exception de la Chine, une fille sur trois se marie avant ses 18 ans et une sur neuf avant ses 15 ans. C’est en Asie du Sud que le phénomène est le plus fort : 46 % de mariage précoce. La cartographie des mariages précoces suit celle de la misère et du niveau d’éducation très bas. Les complications lors de la grossesse sont les principales causes de décès chez ces adolescentes.
Mutilations génitales
Environ 100 à 140 millions des filles et des femmes dans le monde ont subi des mutilations génitales (excisions, infibulations) avec plus de 3 millions de filles en Afrique chaque année.
Traite
Les femmes et les filles sont 80 % des quelques 800.000 personnes victimes de la traite à travers le monde chaque année, dont la majorité (79 %) à des fins d'exploitation sexuelle.
Une étude en Europe a révélé que 60 % des femmes victimes de la traite avait subi des violences physiques et / ou sexuelles avant la traite, indiquant ainsi que la violence fondée sur le sexe est un facteur d'incitation à la traite des femmes.
Harcèlement sexuel
Entre 40 et 50 % des femmes dans les pays de l'Union européenne subissent des avances sexuelles non désirées, des contacts physiques ou d'autres formes de harcèlement sexuel au travail.
Partout en Asie, les études montrent que 30 à 40 % des femmes souffrent de harcèlement sexuel au travail.
A Nairobi, 20 % des femmes ont été victimes de harcèlement sexuel au travail ou à l'école.
Aux États-Unis, 83 % des filles âgés de 12 à 16 ans ont subi une forme de harcèlement sexuel dans les écoles publiques.
Source :
Fonds de développement des Nations unies pour la Femme (UNIFEM) - 2010
Fonds des Nations Unis pour la population (UNFPA) - 2012
